Ils tuent le corps – Lucienne Maville-Anku

Ils tuent le corps
De l’innocent qui meurt
Le corps fragile qui est grain
Perle de poussière
Qui à la terre retourne
Et rejoint la mère
Qui pleure pour le crime
Le ventre qui l’a porté
Les entrailles d’où
Argile il a été tiré
Ils tuent le corps
Masse de motte de glaise
Extrait du sol blessé
Qui l’accueille brisé

Il tuent le corps
Et c’est crime odieux
Que condamne le ciel décomposé
Crime qui souille la terre
Délit de délire
Délire de délit
Qui révolte et révulse
Celui qui ne sommeille
Le Créateur qui le voit
Ce mal qu’il ne peut souffrir
Ces actes qu’il certes punit

Ils tuent sans froid aux yeux
Le corps qui s’évanouit
Corps que le Psculteur a psculté
Mais à l’âme rien ne peuvent
Au sang qui parle et crie
Au sang qui gît et gémit
Soupire et prie
Sang-âme-Âme-sang
À l’âme éternelle
Ils ne peuvent toucher
Car vie de Souffle elle est
Souffle de Vie qui demeure
Dans la main du Créateur
Immortelle-Vie
Vie de Souffle
Qui seule sur elle
Sur l’âme-sang
Lui qui donne vie
A pouvoir de vie
Pouvoir de mort
Et libre avec justice l’exerce
Sur toute âme d’êtres

Ils tuent eux le corps
Le corps meurtri qui meurt
Mais à l’âme-sang
L’âme-vie
Le sang-âme
Le sang-vie
Ne peuvent toucher
Êtres mortels oublient-ils
Qu’ils sont sur la terre
Spectres de poussière
De violence de haine ils tuent
Et les hante leur crime
Et dans leur course vers la mort
Qui leur en veut et à son tour
Résolument les poursuit
Son épée à la main
Ils s’en vont tuer encore et se cacher
Mais en vain car là-même
Pour les aspirer dans son gouffre
Et les plonger dans sa misère
Attend à son poste la mort

Vie est l’âme
De l’être humain qui vit
Comme de celui qui meurt
Odieux est tout crime
Et Lui seul qui venge le sang
Le sang qu’on verse
Comme celui de l’innocent
Qui ne cesse de crier et de plaider
Celui-là seul est à craindre
Devant Lui tremble et frétille
La Mort elle-même frémissante

© Lucienne Maville-Anku, 11/07/20 04:48

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Lucienne Maville-Anku

Lucienne Maville-Anku (739)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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Invité
31 juillet 2020 17 h 39 min

Parfois, la mort vient sans qu’on le veuille et parfois, on a le choix de la provoquer chez d’autres injustement ou de l’accepter s’abattre sur sois violemment. Merci du partage.

Michel Leutcha
Membre
31 juillet 2020 14 h 27 min

Le sang d’Abel crie et réclame vengeance ! Merci pour cet hymne condamnant les délits de sang.