J’ai entendu comme un appel, en ramant en eau profonde, un cri venant de la surface, et vis un remous agiter l’onde. Un corps de femme, semblant s’éjecter, au regard surpris, d’un rejeton venu au monde. Ebahi, je me mis à pagayer, en sa direction, pour la prendre par la taille, et l’extraire d’une forme étrange. Une tête énorme de femme, à peine émergente, et en regardant dans l’eau, un corps aux bras et jambes multiples. C’était une hydre, un peu comme on en voit, dans les légendes antiques, mi-humain, mi animal. Elle la retenait prisonnière, depuis des mois, l’ayant happée au passage, et enfermée dans son cerveau. | Après un long moment, je pus l’extraire complètement, elle s’agrippa à moi, comme à une bouée de secours. Ensuite, je m’aperçus, que ce que j’avais vu sous l’eau, n’était que le fruit de mon imagination, souvent féconde. Imagination, qui, dans mes moments solitaires, me faisait parfois entrevoir, des mondes étranges, peuplés d’êtres fantasmagoriques. Mais elle, la fille sauvée des eaux, était bien réelle, épuisée d’être allée trop loin, reconnaissante de l’avoir sauvée. l’amour est né sur une barque, en eau profonde, perdue au milieu de l’océan Le reste n’’était qu’illusions. Souvent, elles peuplent mon esprit, quand je m’éloigne de la foule, et quand, livré à à moi-même je franchis des frontières extrêmes. |