Ile flottante – Patrice Fougeray

Ils rament

Sous le viol des pagaies

La mer roule,

Ses hanches ondulent,

Soulèvent l’embarcation.

L’écume aux relents enivrants

Griffe les dos

Sous l’effort ahanant.

Ils rament.

Ils rament

 

Les cimes des palmiers

Apparaissent et plongent

A l’horizon.

Ils rament.

L’île d’eux s’éloigne.

 

Ils rament

Poursuivent l’île fuyarde

Ils rament

L’île au loin les regarde

En riant.

Elle a levé l’ancre l’île

Alors qu’ils pêchaient les perles;

 

Elle s’enfuit, l’île

Devant les pilleurs de perles;

De toute sa forêt,

Tendue comme une voile,

L’île s’est enfuie,

Guidée par les étoiles.

Soudain l’île tournoie

Sa ronde devient folle,

 

Dans le ciel qui rougeoie

Et l’on entend les voix

Des oiseaux affolés

Qu’emporte le maelstrom

Tourbillon emballé

Qui aspire les hommes

Dans son manège sans fin

Éternel chemin

Ils rament

L’île enfin les attend;

 

L’île avec ses fruits d’or

Ses fruits et son serpent;

Un serpent qui endort

Ceux qu’ils touche en tombant.

Ils rament

L’île devant eux ouvre un chemin beant

Ils rament

Ils rament

Ils rament

Et tombe le serpent.

 

Patrice Fougeray

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Patrice Fougeray

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Journaliste retraité de la presse écrite régionale,J'ai été amené à m'intéresser à tous les aspects de la vie en société. Cependant plus attiré par la culture que les faits divers, même si certains de ceux-ci m'ont conduits à écrire une recueil de nouvelles ,"L'Oeil inquiet", puis un récit romancé ," Relation(s)" en recherche d'éditeur, et un second recueil de nouvelles "Vies secrètes", également en attente d'édition.
Mon psuedo d'auteur, Julien Ertveld, vient de la séparation des mes centres d'intérêt lorsque j'étais journaliste. Il s'agit du nom de jeune fille de ma mère, dont le père avait une origine belge.
J'écris de la poésie depuis l'âge de seize ans.

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