IL NE LEUR MANQUE QUE LA PAROLE. 2ème partie – Chapitre 8 (à suivre) – Véronique Monsigny

CHAPITRE 8 –  Tu dis que tu aimes … mais …

 

–        Et bien Fend-la bise, tu me parais bien abattue ce matin…

–        Maouh ! Oh mais regarde autour de nous… ils ont ressorti les valises, les cartons et tout le bazard ! ça sent le déménagement à plein naseau !

–        A oui ? mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien emporter ? est-ce-ce qu’on emmène l’arbre qui nous abrite, ou le nid qui nous protège… il y a quoi dans ces caisses ?

–        Oh tu sais les humains s’encombrent d’un tas de choses inutiles… ils passent leur vie à « acheter », (c’est le terme qu’ils emploient). Je dois dire qu’à leur contact je me suis attachée aussi à certaines choses : le panier de Charly et la couverture de Mao…  Ils m’ont appris à regretter « le passé » et  à redouter « l’avenir ».

–        C’est quoi ces trucs-là ? Le passé et l’avenir ?

–        Et bien le passé c’est la somme des regrets et des remords que tu accumules, et l’avenir ce sont tes espérances et tes craintes.

–        Et bien merci, très peu pour moi. Le présent me suffit largement. Il passe si vite qu’il ne faut pas le laisser filer.

–        Mouaih ! il passe vite sauf quand on attend demain. C’est sans doute pour ça qu’ils l’ont inventé : pour ralentir le fil du temps… c’est leur truc ça, tu sais. Ils n’arrêtent pas de redouter un avenir dont ils emplissent leur présent.  « La vie est courte mais les malheurs la rendent longue », c’est ce que disait Mao-sait-tout pour me consoler parfois… Si on retourne dans la maison sans jardin, celle où seuls les chiens ont le droit de sortir, je vais me laisser mourir de chagrin…Oh !  Vous allez tellement me manquer… je me suis tellement attachée à vous mes amis, et à la campagne : le soleil, la pluie, le vent…

–        Tu sais, comme disait Bob, mon collègue chanteur :

« Tu dis que tu aimes la pluie mais tu ouvres un parapluie quand il pleut,

Tu dis que tu aimes le soleil mais tu cherches l’ombre… »

Carpe diem ma minette. Chaque situation a ses avantages et ses inconvénients. Je suis sûr qu’en ville tu trouveras de nouveaux amis : mouches, guêpes, poissons-d ’argent, pigeons sur le rebord de la fenêtre…

–        Mouaih tu as peut-être raison Pinson. Ta philosophie me fait du bien, cela me rappelle mon Bon Vieux Charly… Oh, ça y est on s’en va… elle va me mettre en cage comme une bête féroce. Quelle humiliation… Au revoir mon Pinson, je ne t’oublierai pas !

–        Mais si oublie moi, mais souviens toi de mon chant ! il te rendra gaie comme un pinson.

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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