Ce qu’ils attendent encore et tarde à venir
c’est le goût de la vie qu’ils ne connaissent pas
de leurs pays natals, ils fuient morts et combats
refusant par millier leur ignoble avenir
Harassés, ils avancent et n’ont aucun fardeau
que celui de traîner leur moral à zéro
oubliant les parents, petites sœurs et frères
qu’ils pensent retrouver bien après la galère
Ils tentent l’impossible par l’odieux marchandage
rêvent de voir pousser les lauriers de la Paix
mais ils ne savent pas qu’ils resteront en cage
pas de place pour eux, désolé, c’est complet !
♦
Les pieds nus sur son île,
jadis auréolée de beautés infinies
aux alizés berçant les plages de cristal
dans la tiédeur de l’eau
la jeune femme est là…
Regardant ahurie les restes de sa vie
dévastée, ravagée, anéantie, noyée
par une bouche avide, avalant sans mâcher
les maris, les enfants, les parents, les amis
La terre craque et s’ouvre, la mort remplit sa panse
et laisse que souffrances et vaines illusions
de croire encore un peu, dans cette effervescence,
qu’ils seront toujours deux à vivre leur amour
♦
Pourront-ils à jamais oublier ces ténèbres ?
Cette apocalyptique peur, ce point de non-retour ?
Dites-moi que des cœurs et des bras se soulèvent
Ce qu’ils espèrent encore, ce qu’ils attendent toujours
©Laure Fayarde