Mon amie, me dit
“allez vient manifester avec moi, c’est cool et sans prise de tête ..
je décide de la suivre comme à la belote..
Non de Dieu…
Manifestants de tous genres, de nombreuses corporations se mélangent joyeusement . Ma copine ? Perdue au bout de 15 minutes.
Où me rendre ? Qui suivre ?
Je rejoins le personnel soignant.
Les ambulanciers ruent dans les brancards, les pédicures ont le diable au cor, ils doivent travailler d’arrache-pied.
Plus loin Renault se fait entendre, la direction a fait marche arrière, les salariés débrayent.
Le pied au plancher, ils suivent les gars de l’EDF, les syndicats sont sous tentions.
Je décide de filer plus loin, voir ce qui se passe car le verbe se fait fort.
Les électriciens entrent en résistance, l’illumination se fait enfin,
ils passeront par Bastille suivis de près par les cheminots qui menacent d’occuper les locos,
ils veulent conserver leurs train de vies. Même les veilleurs de nuits en ont assez de vivre au jour le jour.
Sur la place de la république, les cafetiers trinquent avec les imprimeurs qui sont déprimés
et les brasseurs qui sont sous pressions, que faire !!
Les boulangers ont des problèmes croissants.
On me prend le bras, un homme me dit ;
Allez vient ma poule, je suis la foule, des slogans sont chantés sur l’air de la lutte finale.
Nous croisons un groupe, coups de sang à l’usine Tampax et de l’autre côté,
les bouchers qui veulent, défendent leur bifteck.
Sur la place les paysans sont déjà là, suivis de près par les vendeurs de volailles
qui sont les dindons de la farce, ils en ont assez de se faire plumer.
Ils se mélangent avec les éleveurs de chiens qui sont aux abois.
Les faïenciers en ont ras le bol aussi, la goutte qui déborde.
Les gendarmes ont encerclé les couvreurs, c’est la tuile.
Ils sont hués par les pêchers qui haussent le ton.
Tous ça sous les yeux d’un dessinateur qui fait grise mine.
Deux poids deux mesures…
Je décide de me restaurer, mais vers quelle stand…
De gauche ou de droite ?
D’un coté merguez vendu très cher et de l’autre jambon beurre, chaud comme la couguar du coin.
Pour faire fuir les manifestants : deux choix :
soit les lacrymogènes, soit les muezzin pour apeurer la foule.
Alors manifestation ou rassemblement. ?
Allons manifester un jour où on bosse et on se mettra gréviste,
ou manifestons un dimanche après la messe..
Pour les uns, Bastille, République, pour les autres Trocadéro.
À gauche des vieux jeunes, 40 ans à droite des vieux et des vieux..
On m’avait dit, c’est cool les manif. .
mince, j’ai déjà la migraine et je ne sais plus comment je m’appelle et encore ce n’est que le peuple,
j’imagine la même coté gouvernement,
ils vendraient du sable aux arabes et des glaces aux esquimaux,
je vais m’éclipser discrètement,
Métro bondé avec des contrôleurs ou voix sous berge fermés..
Mais on fera avec
car je veux bien me faire B—-r
mais je veux choisir par qui, comment et de quel façon…
Une révolutionnaire.
Anne Cailloux
Révolution ou évolution ? début de campagne ou foire d’empoigne?
Mais ou est donc passée la majorité silencieuse ? celle qui n’a pas fermé la porte à “leur” président …car tapis dans l’ombre guettent de redoutables prédateurs, patients ils attendent l’heure de la curée.Quant le pays sera à terre, ils pourront se le partager.
Bonjour Anne
révolution
Hélas qui écoutes les douleurs du peuple et les SOS des poètes
Merci de ce partage en ton cri
Douce semaine bises!
Rafraichîssant mais pas seulement : cette énumération est la traduction, à peine caricaturée malgré son humour, d’un ras-le-bol général que l’on connaît dès qu’on écoute les gens parler… Ce peuple que l’on entend plus dans nos hautes sphères. Trop loin sans doute…