Goupil et maître Coq – Christian Satgé

Petite fable affable

Le gentil renardeau est comme un coq en pâte
Et Chanteclerc joue de l’ergot, de l’épate,…
Depuis qu’un jour le second a convié
Le premier à l’aider en son foyer :
Coq à crête n’étant plus maître chez lui,
À la lueur de cent réflexions d’une nuit,
Il décida, qu’à nouveau, ici, l’ordre règne
Parmi la poulaille arrogante comme teigne.
Tout englué dans quelque intrigue de sérail,
Son pouvoir sentait l’expiration de bail.
Tout était sujet de dispute et de rupture,
Cas de hérissonnage ou de déconfiture,
Objet d’insulte, cabale, accusation :
Chaque regard était une inquisition !
Dans ce poulailler-là, la paix était bien morte !

Il fallait que de cette impasse on se sorte,
Car ce vilain chaos fit naître le mépris
Des jeunes : un poussin osa, mais à quel prix !,
Dire son fait au coq, clamant que tout empire
Était le fruit de ruines. Peut-on dire
Cela sans fomenter, malin, un coup d’État ?
Aussi notre Chanteclerc ne s’escargota
Pas. Se cherchant un allié, mais de taille,
Il trouve un renardeau, pris dans une faille,
À qui il confie la police du lieu,
Laquelle il fit, aussitôt, et de son mieux,
Car il ne resta plus de toute la volaille
Que le coq dont le pouvoir est, lors, sans entaille.
Jusqu’à quand ?… Un vrai renard, ça grossit sans faim,
Surtout si son ambition touche à sa fin…

On dit de certains choix – car les faits accusent ! –
Que le résultat seul compte voire l’excuse.
Ne peut-on se demander, blanc bec ou doyen,
Jusqu’où la fin justifie-t-elle les moyens ?

© Christian Satgé – septembre 2016

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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10 Commentaires
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Eric de La Brume
Membre
3 mars 2019 12 h 34 min

là, la solution était radicale, lol. Pour être maître incontestable après dieu, mieux vaut être seul, mais cela rend il vraiment heureux ?

Invité
23 février 2019 19 h 54 min

Bonsoir Christian et oui un renard peut en caché un autre à moi que maitre coq soit plus malin pour que ses poules ne passent pas sous la dent du renard
Bravo j’ai adoré
Douce soirée bises !

Anne Cailloux
Membre
23 février 2019 17 h 54 min

Bonne question… Il y aura toujours un dindon de la farce.;
Méditons encore. On a pas fini de prendre des leçons.
Bravo Philippe.
Anne