Gitane dis-moi -2- Philippe X

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    Suite de “Gitane dis moi”.

   

    QUI C’EST L’HOMME ICI ?


« Qui c’est l’homme ici ?»  Cette question sans réponse, je l’ai entendue des milliers de fois. Généralement, elle est accompagnée de claques sonores, ponctuées de bruits de vaisselle cassée et de cris de douleur.

    Pour un détail, pour le plaisir, pour que cela serve de leçon, il faut “marquer le coup “ et assurer sa supériorité . La victime consentante ne sera pas étonnée.

    Vous l’aurez compris, les rapports de force sont omniprésents, et il faut qu’ils le soient en la présence des autres membres de la famille. Malheur aux faibles qui le seraient en toutes circonstances.

    «Mama, quel homme le Tonio, il a fait manger le cendrier à la Sonia, t’aurais dicav il l’a roulée sur la place à coups de pied».   Les spectateurs approuvent, regardent, ne perdent pas un détail prenant exemple sur cette merveilleuse scène de ménage… 

     On ne sait jamais ça pourrait me donner des idées !

LA TRADITION A DU BON

    La douce aimée en est quitte à ramasser les débris, à relever la tête tout en continuant de servir son  « amour d’homme » et les invités. Plus tard, aux femmes de la famille venues se rincer l’œil, pour voir si les coups ont bien porté, elle déclarera le front baissé : « Il avait raison, c’est de ma faute sur mes petits frères.»

    Et puis, avec patience, et pour faire comme toutes les femmes, elle attendra, non sans une certaine crainte, que son «doux et aimant tortionnaire » rentre très tard dans la soirée ou tôt le matin, d’un pas mal assuré, ramenant avec lui quelques litres de bière mal digérée. 

    Souvent, cette compagne de tous les jours ressort en geysers  sur le parquet objet de dévotions.

    Pas question de se plaindre à sa famille,  «la latche» (la honte) jamais une femme battue ou violée ne quittera son mari.

    Inconcevable , son grand-père, son père et ses frères, ses référents, sont les gardiens des traditions et veillent à leurs applications.

    La jeune mariée appartient à son homme et à la famille de ce dernier, même en cas de danger réel, il serait déshonorant qu’elle demande assistance à sa famille (père, mère, frères) 

    Son père lui fermerait la porte, et manu-militari, la raccompagnerait dans la Belle-famille. Il est fait une question d’honneur. 

    Eux et moi n’avons pas les même valeurs !

    En la reprenant, il deviendrait la honte de ce microcosme, et serait la victime désignée de la part des hommes d’autres familles… perdant ainsi ses prérogatives sur les places de stationnement, des zones de travail et au sein de sa propre famille.

     Je rappelle que tous les Gens du Voyage (ceux qui sont nomades..comme je l’ai été jusqu’en 2017 ) ne sont pas tous GITANS .Un grand nombre de cette dernière catégorie, résident en maison. Ce sédentarisme crée des groupes d’individus qui forment des ghettos, dans lesquels les individus se ferment peu à peu au monde extérieur.

    Cette façon de vivre leur procure certes une véritable force, mais renforce leur fermeture d’esprit sur le monde extérieur.

    Mais je m’égare  et dois revenir sur un épisode qui frappe votre imagination :

Let’s have a look about the famous handkerchief !

    Là je vais pas faire dans la soie !

 

   A SUIVRE pour un week-end plus vieux d’un jour.

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©Philippe X – 10/11/2019

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Philippe X

Loup Zen (13)

'' nul n'est prophète en son pays''...c'est pour cette raison que je voyage.
''Convier quelqu’un, c’est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu’il est sous notre toit.''...vous êtes mes invités, au banquet de la littérature....

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6 Commentaires
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O Delloly
Membre
24 novembre 2019 15 h 17 min

Bravos, à quand votre livre de ces redoutables chroniques
Ol

Anne Cailloux
Membre
11 novembre 2019 19 h 26 min

Bravo Philippe, ça m’avez manqué
.
Une petite chicane avec la gadji, le raclo qui la marave et le tour est joué surtout si les gadjo dicave
.. Ca me rappelle il y a quelques années..
j’adoreeeeeeeeeeeeeeeee

Christian Satgé
Membre
11 novembre 2019 6 h 39 min

Il en est ainsi, et pas seulement dans le monde de la route, que la virilité soit synonyme de violence. Les temps ne changent pas et ce machisme de mauvais aloi est aussi universel que le ciel qui sert de baldaquin à ceux qui restent comme à ceux qui partent. Amicalement…

Invité
10 novembre 2019 18 h 37 min

La violence du numéro 2 n’est pas démentie ….Merci et à plus tard pour la suite !