Fumeuse cheminée – Christian Satgé

« J’écris comme si j’allais mourir demain. Mais, qu’ici ou là, on ne se réjouisse pas trop vite.
Je ne promets rien » (G. Bedos, Mémoires d’outre-mère, 1983)

Le temps va bientôt m’avaler,
Ma mémoire se fait caveau sombre
Mes souvenirs y ont cavalé,
Devenus suie ne sont plus qu’ombres.

J’ai l’âme découpée au scalpel.
Tisonnant les braises encore ardentes
De mon passé dans l’âtre aux rappels
D’hier, j’y trouve cendre impudente
Bien plus que brandons réconfortants,
Des reliques que j’aurais, pas d’chance,
Aimé oublier depuis fort longtemps :
Vestiges mal ruinés qui déclenchent
Des pensées qui sont comme scories,
Traces qui marquent, indélébiles
Tels ces regrets qui de vous se rient
Et ces remords aux éclats labiles,…

Dans ma tête se fait la pénombre
Les étincelles se sont voilées.
Ma mémoire se fait caveau fort sombre.
Le temps va bientôt m’avaler…

© Christian Satgé – juin 2016

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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8 Commentaires
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Invité
12 février 2019 11 h 54 min

Bonjour Christian merci et bravo pour ce magnifique et touchant partage, hé ben ça nous arrive de temps en temps les coups de cafard, positivez-vous la vie
Agréable journée
Mes amitiés
Fattoum.

Invité
11 février 2019 19 h 33 min

Merci pour ce petit bijoux de romantisme noir, je me suis installé près de la cheminée pour le regarder.
Amitiés,
Stéphane

Invité
11 février 2019 14 h 26 min

J’ai des frissons en lisant votre poème. Plein de tristes réalités. Merci.

Invité
11 février 2019 13 h 31 min

Un superbe texte triste mais réaliste en ses vers tournés en dérision bravo
Douce semaine bises