Frimas
Le feu crépite dans la cheminée donnant vie
A ce silence immense figé par les frimas
De l’hiver glacial chevauché par la bourrasque.
Des ombres s’élancent de l’âtre pour combattre
Cet ennemi perfide qui anéantit
Toute énergie et peu à peu emporte la place.
Les chevaliers fougueux à l’assaut se préparent
Retiennent leur monture qui de fureur piaffe
Le grondement des sabots roule comme le tonnerre
Les lances écarlates se jettent dans les ténèbres
Leurs lueurs percent vaillamment ce froid si tenace,
Il recule et dans les coins sombres, il menace.
Les flammes brûlent du désir de vaincre ce combat
Les fumées s’élèvent et dans l’air tourbillonnent
Comme autant de canons ayant lâchés leurs salves.
Des tirs intermittents poursuivent l’assaillant
Mais de toutes parts il contre-attaque refoulant
Vers le foyer ces valeureux guerriers.
Un ultime sursaut de courage les exalte
Un souffle inespéré attise le brasier
La chaleur se répand et pourfend l’attaquant
Le laissant s’évanouir dans le néant.
La bataille s’arrête faute de participants,
De l’incendie s’envolent les étincelles
Les sifflements scandent la victoire
Et le feu commence sa sarabande
Mais le félon se terre et attend sa revanche
La neige et le gel sont dignes de confiance
Avec ces alliés ils reprendront la danse.
En attendant de se lancer dans la valse
Et se remettre de ce combat hivernal
Rien de tel que le repos sous une chaude couette
A l’abri des frimas et de la disette.
©2018 Roberto Irribarria