Les années cinquante et soixante, je me les rappelle
Au grand dépit mes parents qui les ignoraient
Et qui en moi aujourd’hui encore sont bien visuelles
À mon désarroi papa et maman de progresser, refusaient.
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Longtemps mon frère et moi avons cru
Que le changement d’après-guerre était le lot des aisés
Ce qui n’était pas notre cas, et ainsi il en fût
Notre condition nous l’avions acceptée.
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Les années ont passé et les questions ont commencé
Il devint évident que nos parents refusaient d’avancer par choix
Ils se plaisaient à vivre dans l’avant-guerre dans le passé
Au grand désarroi de mon frère et moi.
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La gare n’a jamais existé dans ce pays où je suis née
De voiture au garage jamais non plus.
Juste avant l’adolescence je rêvais de m’évader
Sur ces routes interminables de l’inconnu.
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Un grain en moi commença à germer qui dura des années.
Paralysée de peur à la seule pensée de rester prisonnière
Dans ce village où maman aurait aimé me marier
À un gentil garçon du coin et me garder à part entière.
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Souvent, prise de panique je me promettais
De m’échapper le plus vite possible avant de tomber amoureuse
D’un garçon des environs dans son village implanté
Pour rendre ma vie malheureuse.
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De nombreuses fois je suis revenue dans ce petit village ou je suis née
Où j’ai grandi, mais après quelques jours de visite chez mes parents
Je ressentais cette panique m’attaquer
Et de me demander si je pourrais repartir maintenant.
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Pourquoi suis-je différente de mes amis, qui, comme moi
ont grandi dans ce même village
Et qui éprouvent une grande joie à y revenir
Alors que je préfère d’autres paysages ;
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Cependant je me réjouissais de visiter mes parents
Et nous rappeler nos souvenirs.
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©Bernadette Laroze – 20/04/2019
” Nul n’est censé ignorer les lois de l’attraction terrestre “…et pourtant une force pousse certains d’entre nous a aller voir ce qui se passe derrière les montagnes, à goutter à une herbe plus verte et aux cerises plus mures sur l’arbre du voisin.
Heureuse voyageuse, ne contez plus vos regrets, mais ce qui a fait, ce qu’à ce jour vous êtes, vous pouvez nous le raconter.
Bravo pour votre courage…songer à celles et ceux qui n’ont eu que leur salon pour s’évader ! et pour d’autres aller chercher le pain quotidien c’est l’Aventure !