Son nom était Fernandel, cela lui allait comme un gant, aussi bien physiquement que dans son comportement.
C’était le prince des champs.
Ancien champion du prix d’Amérique, ses médailles trônaient au dessus de l’écurie.
Son cousin surnommé Tapas en bal, n’avait jamais rien gagné, d’où son surnom, c’est deux là étaient copains comme cochons. L’humour de Fernandel avait fait craquer plus d’une pouliche, d’ailleurs il faisait craquer tous les animaux de la ferme.
Dans l’immédiat, toutes les intentions étaient tournées vers une magnifique jument, arrivé il y à peu et les conversations allaient bon train.
Fernandel bougea sa crinière sauvage et se dirigea dans le périmètre intime de la la belle pouliche. Le bel étalon marcha dans un trot à quatre temps, digne des chevaux républicains, il frôla la robe isabelle de la belle jument, qui approchât son naseau vers le puissant animal, puis, le pur-sang fit demi tour et parti sans même regarder la femelle.
Le cousin se mit à hennir de rire et dit doucement.
-C’est un prix de Diane cette poulinière, mais je pense que tu n’es pas près de voir le dessous de sa robe.
-Nous allons attendre cousin, attendrons…
L’égo de la belle pouliche en avait pris un coup, surtout que les compagnons provisoires de la belle, étaient toujours des plus glorieux: Akhal-Teke, le plus prestigieux du monde. Tellement rapide, qu’elle ne l’avait pas vu arriver, ni même partir, était il seulement venu ? Pur sang arabe, perle noire, mustang, la liste était longue. Alors il était hors de question de se faire approcher par cet animal arrogant.
Elle décida contre toute attente, de faire de l’œil à bourriquet, l’ âne de la maison.
Allons donner une leçon à cet animal dédaigneux dit-elle !
La pouliche partit montrer sa grâce au cheptel présent et passa une barrière avec élégance, suivi de très prés par bourriquet qui se prit le sabot arrière dans un rondin de bois.
Bourriquet qui avait un caractère aussi fort que le président, non pas celui de la république, qui n’est pas si fort que cela d’ailleurs, mais celui du camembert, l’âne ,insista encore et encore faisant honte à la jument.
Les hennissements moqueurs des chevaux, raisonna dans tout le pré faisant sortir le Maître des lieux.
Mais la belle pouliche ne l’achat rien et parti offrir son arrière train à bourriquet.
Tout le champ était rassemblé pour voir se moment extraordinaire.
L’âne en avait que faire de toutes ses moqueries, mais entre le 1 ,65 au garrot de la belle demoiselle et le 91 cm de bourriquet, ce ne fut pas chose facile et les positions furent mémorables, mais l’âne arriva à ses ‘’faims’ sous les moqueries de Fernandel.
Depuis Bourriquet jouait les étalons, sans toutefois sauter les barrières.
Fernandel jouait les bourriquets, faisant rire tout les animaux de la ferme.
La pouliche s’en mordait les pattes, elle devait supporter cet âne qui ressemblait à rien, son EGO l’avait amené trop loin.
Tapas en bal, imitait la pouliche se frottant sur tout se qui bouge.
La vie avait repris son cours, mais une nouvelle haquenée devait arriver dans ce paradis, dans cette maison de retraite pour équidés.
Une ancienne championne ayant appartenu à un prince arabe.. mais cela est une autre histoire..
Moralité ;
Naître dans une écurie ne fait pas de toi un cheval et d’un âne bâté, tu n’en fera jamais un cheval de course..
@nne Cailloux
Quel texte amusant et intéressant ! Je ne connais rien aux chevaux, vous semblez être experte. Je vous dis BRAVO !
On ne se lasse pas de reprendre vos lignes pour rire encore. Excellent ! Marie
Ne voulant pas être un mauvais cheval, je vous dirai que « Voilà une bien belle fable fort joliment troussée est aux morales bien venues. » N’ayant pas l’étalon dans l’estomac (ça fait mal !), j’ajouterai, en toute sincérité, « Bravo Anne pour ce petit tour de force en prose à l’humour décapant ». Je m’en retourne au hasard harassé par pareille concurrente qui a su si élégamment sauter la barrière du genre…