Elle se consume
De l’Amour lent
Des êtres sans histoire
Sur elle on a écrit
Près d’elle on s’est couché
Sans elle on a souffert
Des maux de l’habitude
Et du miroir qui projette
Implacable des larmes
De farce cruelle
Elle restait silencieuse effacée
Bienveillante
N’ayant de cesse de vous aimer
Attentive à la ride naissante
Sur votre front, aux contours de votre
Bouche amère, qu’elle caressait
D’un geste jamais las
Pour vous elle était ombre,
Ombre d’elle, ombre de vous
Et sa vie elle l’oubliait au fil
D’un regard, d’une caresse,
D’un baiser
Elle avait compris ce que vous
Etiez mais plus encore ce que vous
Rêviez d’être
Et tous les soirs, en pensant à votre mal de vivre
Coiffant ses cheveux d’or, devant sa fenêtre
Ouverte, la Pomme lui apparaissait
Toujours plus rouge, toujours plus
Charnelle, et avec ce fruit
Le fantôme effrayant du possible
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Extrait du recueil “Brouillard de mots” de Monique MORRO. Pour plus d’information, rendez-vous sur: www.edilivre.com/doc/596256