FEMME D’AILLEURS
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Dans sa longue robe noire tissée de silence,
Solitaire, muette, dans cette foule bruyante,
Tel un fantôme, une ombre irréelle,
Elle déambule dans les ruelles de son quartier.
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Je la regarde s’éloigner sans un mot,
Sombre silhouette, furtive et mystérieuse,
Un peu comme à la dérive, dans l’incompréhension
Parmi cette population bigarrée et étrange.
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C’est une femme d’ailleurs, de là-bas,
Avec des yeux sombres pour tout visage,
Avec des yeux sombres pour tout langage.
C’est une femme d’ailleurs, de là-bas.
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Elle garde sa féminité pour elle, voilée,
Retranchée de tous, retranchée des regards.
Elle vient de loin, d’une contrée sèche et aride
D’un pays qui reste, pour beaucoup un mystère.
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Pourtant, tu sais, je serais capable de t’écouter,
Tes mots à toi, si tu pouvais me les confier,
Ces paroles simples qui me diraient qui tu es.
De grâce, offre-moi ta confiance.
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Du murmure de tes confidences,
Du souffle de tes espérances, de tes espoirs,
De la brise légère de tes rêves,
De tout cela, j’aimerais tant connaître le secret.
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©Gilles Dieny – 09/04/2019