Faisons mouette mouette – Anne Cailloux

28/03/2020.

Plage de Dinard la température extérieure est de 25 degré au soleil.
Le temps s’est arrêté devant une plage ressemblant au désert, pas âme qui vive, sauf deux mouettes qui ne savent plus sur quelles pattes danser.

-Dis-moi la rieuse, je ne rêve pas, nous sommes bien à Dinard pas en plein milieu du Sahara ?
-Oui mon cher, vous ne vous trompez pas et c’est désespérant, cela donne envie d’aller se jeter dans la gueule du filet de pêche le plus proche.
-Mais que se passe t-il ? Je reviens de ma période hivernale et je ne comprends rien.
-Je ne comprends pas plus que vous. Figurez vous que les hommes ne sortent plus de chez eux.
-Comment cela ? Ils ne viennent même plus en bord de mer ? Mais les marins reviennent bien avec leurs chaluts ?
-Que nenni Mon cher argentée, même plus de pêcheur, plus rien.
-Mais ce n’est pas possible, il fait beau, c’est l’époque des gaufres et des glaces, du temps ou on vole les crêpes aux petits monstres, nom de pélican castré, sont -ils seulement vivants ?.
-Oui on en voit quelques uns qui vont chercher leur nourriture, mais rien pour nous. Ici en bord de mer, c’est la disette la plus totale.
-Alors là, j’ai les pattes coupées. Mais comment faites vous pour survivre ?
-J’attends la marée basse. Et je glane quelques petites étrilles et autres.
– Je me souviens, ici c’était le paradis, tout le monde nous donnait à becter. Comment on va faire. On va mème plus ricaner bêtement comme disent des bipèdes.
-Mais ce n’est pas tout, il y à pire.
-Comment peut-il y avoir pire.

-J’ai mon demi-frère qui revient d’Afrique, il paraît que le monde entier se terre, que les gens ne sortent plus.
– Voilà, dites-moi la rieuse, je ne vous l’avez pas dit l’année dernière qu’un jour l’humain se détruira et nous avec ? Qu’a t-il fait à notre planète, il n’arrêtera jamais.
-Oui mon cher, pour une fois vous avez raison, Gigi l’albatros à failli partir les deux pattes de devant. Il avait ingéré un sac plastique et momo la mouette femelle qui venait d’Algérie elle a avalé un gros sac de pruneaux trouves au pied d’une poubelle..
– Hi hi J’imagine qu’elle a dû faire des déjections partout. Je plains monsieur. Je n’ose imaginer le odeurs.. Moi, j’aurais déserté le nid.
Si seulement ils pouvaient revenir, je promets de ne plus voler, d’attendre et de prendre ce qu’ils nous donnent.
-Oui, j’ai des doutes, pourquoi tu croises les griffes ?
-Juste un peu alors. Mais dit moi la rieuse que caches-tu sous des fesses, j’aperçois quelque chose de blanc ?
-Rien, cela ne vous regarde pas.
-Moi mon flair sent du poisson.
-Oui cela est vrai, mais il n’y a pas grand-chose, cela est simplement un poisson trouvé sous des algues.
-Allez la rieuse, donne moi un bout, allez on fait mouette mouette.

Et puis tu sais que tu as de très jolis yeux tout ronds, et un bec des plus sexy et des plumes,ou la la, soyeuse à souhait tes plumes, j’aimerais m’y glisser le soir venu. Mais ton arrière train est encore plus beau. Veux tu me le montrer ? J’aimerais construire un nid avec toi ma belle rieuse.
Sur ces belles paroles, la rieuse se leva et remua le popotin , encore lui dit l’argentée, tu me plais de plus en plus, va jusqu’à la jetée. Me montrer ton potentiel.
La rieuse se senti pousser des ailes plus grandes encore se déhanchant encore et encore.
Le silence se fit…
La mouette se retourna et vit monsieur l’argenté dévorer son crabe, il ne restait que les cartilages…
-Vous êtes ridicule ma chère, vous croyez me plaire ? Mais vous ressemblez à rien.
-Pas grave mon cher, vous ne savez pas tout !
-Comment cela je ne sais pas tout ?
-Vous ne savez pas où se trouve les bons plans, car vous venez d’ailleurs, car nourriture il y a. Si vous aviez étés correct, moi et mes congénères ont vous auraient accepté, mais maintenant, partir il vous faut.. car demain matin mes sœurs seront là…
A malin malin et demain monsieur l’argenté.

L’argenté savait qu’il ne pouvait pas baratiner deux fois, cette femelle.
Cette leçon ne valait pas un morceau de poisson, il dit n’importe quoi la fontaine, il ne faut pas boire à la source…

Partout ou le vice se montre il est obligé de se cacher.

En cette période de vice et de disette, il nous faut faire plus attention à nos congénères.
Ne jamais oublier que l’homme peut-être bon mais mauvais aussi.
Cette leçon valait bien ceci.

 

©Anne Cailloux 28/03/20

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Anne Cailloux

Anne Cailloux (339)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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2 Commentaires
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Invité
30 mars 2020 21 h 12 min

Merci pour cette agréable histoire de mouettes ! Vous avez bien raison, les animaux doivent se poser des questions. On les voit déambuler un peu partout.

Brahim Boumedien
Membre
30 mars 2020 20 h 34 min

Merci, Anne, pour ce partage intéressant et utile !