EXIL – Véronique Monsigny

EXIL – Véronique Monsigny

 

Je me sens étrangère en ce monde qui rit

Si fort pour ne pas voir la misère des autres

Je suis comme l’idiot qui toujours sourit

A ceux qui le méprisent pour cette gueule d’apôtre

 

Mes yeux furent  aveuglés  à mon heure naissante

Comme le funambule j’avance sur le fil

Mon âme à s’incarner se montre réticente

Ne sachant d’où je viens,  je souffre en cet exil

 

Mon cœur est un silence que je tends devant eux

Pour répondre à l’écho du bruit dont ils existent

Un soupir, une pause au milieu de leurs jeux

Symphonie pathétique dont ils sont les choristes

 

Je leur offre  un sourire, à gouter sans raison

Je propose un silence au sortir du sommeil

Lever les yeux au ciel le temps d’une oraison

Y cueillir la lumière au matin qui s’éveille

 

Etrangère à ce monde je m’y débats pourtant

Une fois la porte franchie il faut vivre son âge

J’use de mon  époque mais vis d’un autre temps

Les deux pieds sur la terre, la tête dans les nuages

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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