En marchant le soir, à la lisière d’un bois endormi
Où chantent les oiseaux, où coule une rivière,
Vous verrez, étalées aux rayons du soleil, sous les gouttes de pluie,
Leurs couvertures de marbre posées à même la terre.
Ils dorment là, depuis un an, un siècle, une éternité,
Indifférents à la tempête, comme à la brise du soir,
Aux longues nuits d’hiver, comme aux jours splendides de l’été,
Tout abandonnés à la lumière et au noir.
Eux, ce sont les éternels dormeurs.
Ceux qui ne frémissent pas sous la rosée du matin,
Ceux qui ne voient plus passer les leurs,
Ceux qui dorment en paix dans cet immense jardin.
Ne leur demandez pas quand ils s’éveilleront.
Ne cherchez même pas à savoir s’ils ont froid.
Car seules vos larmes vous répondront
Et de tout votre cœur vous frémirez d’émoi.
un beau poème émotionnel