Petite fable affable
d’après Le Vent et la Fumée
de Joseph Poisle-Desgranges
Éole, la voix toute chargée de courroux,
Rugit et mugit contre les nombreux panaches
D’une fumée qui, hélas, trois fois hélas, gâche
Sa vue sur une plaine qu’il bat fort et roue
De rafales jusqu’à plus soif, comme un grand lâche.
« Ta vile vapeur m’est un écran occultant
Les beautés que je crée ou ta suie profane
Le décor de mes exploits depuis longtemps.
Étouffe-toi donc pas qu’un peu, espèce d’âne !,
Ou meurs au plus vite car mes jeux n’ont qu’un temps.
– Mais, Monseigneur Vent, qui attise ici mes braises ?
C’est vous qui m’indiquez mes sort et destinée
Car Moi, je devais décéder à peine né
Quand je ne suis que votre gré, tout votre aise,
Depuis votre réveil. Et vous me condamnez,
Alors que, comme Madame la girouette,
Je suis le sujet que vous voulez, à l’envie,
Que je sois. Êtes-vous de ces hommes bêtes
Qui trouvent piètre citoyens ou lavettes
Ceux à qui, sans vergogne, ils soufflent leur avis ? »
*
© Christian Satgé – avril 2018
Merci Christian pour cette beauté et pour cette profonde pensée poétique qui donne un signal pour l’éveil de l’esprit afin de méditer sur certaines causes qui nous touchent du près ou du loin
Bel après midi
mes amitiés
Fattoum.
De bien beaux mots;
Eole ne manque pas d’air ! mince alors
Vous nous emmenez là où on s’y attends pas .
Bravo Christian
Anne
après la brume , la fumée, Christian tu es inspiré en ce moment par les vapeurs et la brume , cette fois-ci la faute à Eole. ! Merci de m’avoir fait rêver toute éveillée !
Amicalement
MARIE