Je t’ai entendu chanter
Comme d’autres auraient hurlé
A en faire tomber le nez du sphinx
Des oreilles ont sifflé
Des yeux se sont plissés
Le vrai cri du lynx dans son larynx.
En toi a retenti
Un trop plein d’énergie
Souffle d’une explosion viscérale
Un esprit survolté
Dans une gorge éclatée
Haute tension des cordes vocale.
Mille et une raisons de chanter
Mille et une façons d’enchanter
Mais juste une seule vaut la peine
Entre toutes et c’est la tienne.
Je t’ai entendu chanter
Comme d’autres auraient pleuré
Grandes eaux du canal lacrymal
Des cœurs ont larmoyé
Des paupières ont gonflé
Jet d’encre imprimé sur le moral.
En toi j’ai ressenti
Quelque chose d’aigri
Alarme suintant de ton tréfonds
Conscience torturée
En refus de ployer
Une bouée larguée en perdition.
Mille et une raisons de chanter
Mille et une façons d’enchanter
Mais juste une seule vaut la peine
Entre toutes et c’est la tienne.
Je t’ai entendu chanter
Comme d’autres auraient parlé
Mots enguirlandés tombant du ciel
Des ouïes ont englouti
Des lèvres ont dégluti
Selon le goût de miel ou de fiel.
Sur toi on vit surfer
Des sons et des idées
Flux et reflux de ton vague à l’âme.
Un chapelet mondain
De liesse ou de dédain
Ramdam pour les hommes, slam pour les dames.
Mille et une raisons de chanter
Mille et une façons d’enchanter
Mais juste une seule vaut la peine
Entre toutes et c’est la tienne.
Je t’ai entendu chanter
Comme d’autres auraient prié
J’en ai deviné voler un ange
Des vers laissant béats
Relents de nirvana
Hymne consacrant l’impermanence.
De toi a rejailli
Une quiétude infinie
Envolée vers les sphères éternelles
Un chant venant d’ailleurs
Vibration intérieure
Se diffractant comme un arc en ciel.
Mille et une raisons de chanter
Mille et une façons d’enchanter
Mais juste une seule vaut la peine
Entre toutes et c’est la tienne.