J’aimerais tant revoir Montand.
A Bobino, à l’Olympia.
Entendre tous ces cris, tous ces applaudissements.
Sa grande silhouette, en nous à jamais restera.
En balayant les feuilles mortes,
Je partais à bicyclette
Sans Paulette que dans mon cœur je porte
Mais tout en gardant du soleil plein la tête.
J’arpentais les grands boulevards,
M’arrêtant dans un doux caboulot,
Celui où il y avait tant de gens bavards,
Celui où Clémentine faisait son show.
C’était si bon, en ce temps là.
C’était mon manège à moi.
J’entendais même chanter Mathilda.
Et alors dans mon cœur grandissait l’émoi.
Je pouvais dire, j’ai de la veine
Quand montaient les trois petites notes de musique.
La Marie Vison apparaissait alors sans peine
Et à Paris, avec elle tout devenait magique.
Faisant un grand bouquet de roses de Picardie,
J’entrais dans le cabaret de la dernière chance
Où j’offrais mes fleurs à mon amie.
Même Simone était là, dans sa robe blanche.
Et puis, il y avait son pote le Gitan.
Celui qui avait bien connu Batling Joe.
Il avait tant de soleil plein la tête
Qu’il n’avait aucun mal à chanter bien haut.
Maintenant que tu es parti,
Mon bon Yves, mon grand Escogriffe,
Mon cœur est vide. Tout est fini.
Même les plaines du Far West restent grises.
La chanson de ma rue restera toujours.
Tes roses ne faneront jamais, tu sais.
La haut, tu côtoies tous ces grands poètes de l’amour.
Reste comme cela, clopin-clopant, chapeau le Papet.