Écrire pleure et lire le fleure
Le lecteur est la vague d’une mer
Qui vient chercher un malheureux vers
Pour lui offrir chaleureux couvert
Un vers qui qui se perd depuis cet hiver
Parfois le lecteur joue le rôle de l’épaule
Qui soulage l’poète et le console
Épaule sur laquelle l’poète verse douleur
Verse des vers mouillés de pleurs
Le lecteur est une étreinte
Qui adoucit le cri du mot et sa plainte
Ses bras entourent l’poème
Avec campassions avec cœur qui aime
Parfois l’lecteur avec caresse d’son regard
Éclaire le poète qui a perdu son phare
Ce regard avec douceur vient caresser
Les multiples strophes des poèmes blessés
Le lecteur est cette colline
Contre laquelle s’adosse une ligne
Pour verser le mal dans sa poitrine
Le mal d’peine qui la chagrine
Parfois le lecteur joue le rôle d’une oreille
Qui a un don d’écoute sans pareil
Sans juger écoute l’poète gémir en silence
Et ressent son indicible souffrance
Le lecteur est le parapluie
Qui abrite et offre l’appui
Aux pauvres mots en pleurs pluvieux
Aux mots tristes mais jamais envieux
Parfois lecteur est le bouquet floral
Qui vient protéger l’poète du coup de mistral
Qui mêle ses larmes à celles du poète
Qui lui apporte sourire perdu dans sa planète
L’écriture cherche parfois la lecture
Envie de hurler sa torture
Envie d’dire qu’elle souffre l’martyre
Et qu’lire puisse l’en sortir