Du savoir de l’arbre on ne peut prier mais on peut construire – Alain Minod

08052012-P1480935 paulownias en fleurs à ParisDU SAVOIR DE L’ARBRE ON NE PEUT PRIER MAIS ON PEUT CONSTRUIRE

Ce corps qui fut de carbone et herses noires

S’est ramifié pour trouver sa pleine histoire

Se recouvrant d’un duvet mauve et si soyeux

Dès le printemps qu’il affiche cérémonieux…

Les orages et le vent ne l’ont sidéré

Un camélia épanoui contre un muret

Lui est un bien joyeux compagnon de fortune

Affichant ses fleurs rouges en globes de lune

Et le soleil hésite encore entre ces murs

Il ne semble d’ailleurs toujours ni prêt ni mûr

Pour arroser nos ruelles et avenues

De tous ses flots de lumière gracieuse et nue

Mais Paris s’est mis à danser entre les ombres

Il n’est de mise de flancher contre le sombre

Éclairs de ses amis ! Franchissez l’horizon

Et tout vous est remis sauf l’arbre de raison

Mystère en floraison ! Instruisez ce savoir :

C’est la froide saison qui n’a détruit l’espoir

Si s’engouffre l’azur parmi toutes les têtes

Si rougeoie le futur : il n’y aura défaite

Des monstres mettent feu à l’amitié réelle

Ils montent tout un jeu pour cacher tout son ciel

L’incendie ne prend pas sauf qu’avec la terreur

Nous refaisons un pas pour printemps en nos cœurs

Relâchons cette bride brisant nos passions :

Promesse qui liquide pensée comme action…

L’alchimie – la magie des arbres scintillants

Voilà ce qui régit tout avenir brillant

Et si notre soleil nous donne un coup de main

Fasse donc que s’essaye un présent pour demain

Car il est à nous tous cet arbre universel

Du moment qu’il nous pousse à trouver le bon sel..

Où se construit l’écume en nos marées d’espoir

Et trouvons-la la lune où s’apprêtent nos soirs

C’est dans ce grand ressac que s’affrète un navire

Imaginons-nous Pâques où travail est désir

Nous aurons calculé le trajet d’un voyages

Après avoir halé notre droit sans ambages :

Autre résurrection de tous nos cœurs meurtris

Sans la déréliction de voir leurs fleurs flétries

O L’arbre du savoir ! Non ! Qu’on ne te délaisse !

Il nous faut vraiment voir en Paris ta sagesse

Au milieu des affronts entre ombres et lumière

Nos yeux s’attireront dans l’amour de la terre

Ville : notre océan – rentrera dans la fièvre

Et nos regards saillants grandiront dans la trêve

Nous percevrons alors qui nous fait cette guerre

Gardons ce seul trésor qui ne soit délétère :

Cette paix entre nous jaillissant comme source

Qui se roule et dénoue l’attache à des courses

Fera lien du lointain et de Misère proche

Ce qui tient en un train comme paix qu’on décoche :

Tout ce vif entrain à nous sentir unis

Dans un même destin en sortant de ce nid

Où l’inconnu déteint en habit d’ennemi

Sur l’arbre assassiné :Misère qu’on dénie !

O Fleurs si piétinées ! Entrez bien dans nos cœurs !

Mais printemps qui commence est déjà sur nos seuils

L’expulsé en souffrance appelle un bel accueil

Que nos yeux étonnés taisent toutes rancœurs !

Sourire en la forêt retrouve ta clairière

Sans que soient desserrées tes traces sur la terre

Des arbres bien vivants entraînant fleurs et fruits

A nous rendre savants pour tous nos usufruits…

Sans qu’Empire les pille ou même les détruise

Nous serons à la ville pour ce Droit qu’il épuise

Nous le tiendrons bien haut – Nous : ces herbes sauvages

Il faudra ainsi ôter de nos corps la rage…

Car ne participer au festin des empires

Et trouver notre paix en mutins du désir

Restant sauvage et tendre – on saura reconstruire

En sage cœur à tendre en un corps dur à cuire :

Savoir juste et utile en ce monde-chaos

Où vampire mutile en nous prenant l’écho

De ce qu’il fait de pire : sucer le sang d’innocents –

Pour savoir avertir les princes bien puissants :

Qu’il est temps d’en finir avec l’arbre au savoir

Mais cet écho est vide dans tous leurs abreuvoirs

Car est bien livide leur image au miroir

Qui ne peut parvenir à briser notre espoir

Et que l’on se pavane ou simule des cris

On demeure pauvre âne qui déplore puis prie !

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Sacha
Sacha
Invité
30 avril 2016 16 h 00 min

Bonjour Alain, texte poignant, mais au combien réel. La nature nous permet de vivre. Préservons-la, il en est de notre intérêt !!! Bonne continuation. Agréable journée.

Invité
26 mars 2016 11 h 34 min

Bonjour mon ami Alain merci de ce beau et touchant poème excellente journée.