Dans cette église nue,
Nous voici revenus,
Maman voici deux ans,
C’est ma soeur à présent …
J’oublie les vitraux,
Le sort s’acharne trop,
Je fixe le cercueil,
La famille est en deuil …
C’est différent pour moi,
Malgré tout mon émoi,
Ma couleur c’est le noir,
La mort n’a rien à voir.
Un sentiment hagard,
Embué mon regard
Veux rechercher ses traits
Par-delà son portrait.
Je me désespère,
C’est une étrangère,
Son visage ondoie,
Mais, ça vient de moi !
Les psaumes résonnent,
Ma tête bourdonne,
Des sanglots explosent,
Déchirants, s’imposent.
Effondrés ses enfants
Serrés tous sur un banc
Se tiennent les mains,
Quel sera leur demain ?
La musique joue,
Exsangues sont mes joues,
Mes sens sont endormis,
J’ai perdu une amie.
A la levée du corps,
Des cris fusent encor,
Dans une atmosphère
Sans plus de prières …
Le caveau est béant,
Le cercueil est dedans,
La quantité de fleurs
Déposée et des pleurs.
Le cortège s’en va,
Dans l’allée il y a
Un gros tas de terre,
C’est affreux, misère !
On passe au pied
De cette croix pliée,
Chavirés sont mes pas,
Mon esprit au plus bas.
J’appelais chaque jour,
Un fraternel amour
Qui traversait les ans,
Qui effaçait le temps.
Emportée avec toi
Une partie de mes joies,
Oh ! ma petite soeur,
Quel vide est en mon coeur !
©SG