Un Mouchoir est posé
Un mouchoir posé sur mes ombres
Mes ombres cachées
Mes ombres cachées par un mouchoir.
Pas de dentelle.
Usé, noirci et malodorant
Juste négligé
Seulement posé et oublié.
Oublié, vraiment ?
Non, car tout m’encombre maintenant
Pus et excréments
J’étouffe sous mes émonctoires
Besoin d’un mouchoir…
Je soulève ce maudit linge
Et vomi du noir.
Mes ombres, mes chères ombres cachées
Sont bien là, posées.
Peut-on s’oublier à ce point-là,
Se renier, rogner
Couper le pied portant l’épine ?
J’ai pris mes ombres
Et je crois que je les ai bercées
Je leurs ai parlées
Peut-être même je les ai secouées.
Et puis moi avec.
A mon cou j’en ai fait un collier.
Ne plus oublié.
Que malgré tout, elles sont bien à moi.
J’ai soigné mon pied
Et puis j’ai jeté tous les mouchoirs.
©Anne Marie