Cycle pyrénéen
Lentes, les plumes des anges tombent du ciel
Sur les sommets qu’elles encapuchonnent de neige
Peu à peu et couvrent les bleus artificiels
Des glaciers qui miroitent malgré ce manège.
La mousseline immaculée accrochée aux rochers,
D’abord dentelle ajourée se fait là couverture,
Fourrure d’hermine parant moraines chevauchées,
Cérusant cairn et chaos plus plans que nature.
Les balcons abrupts des nues écrues devenus grèges,
S’estompent au point de rendre tout immatériel ;
Et ce lourd manteau de flocons agrégés allègent
Un décor devenu ainsi confidentiel.
La poudreuse fait que couleurs ne sont que teinture.
Les lointains sont ébauchés, le proche baroché
Qui veut s’effacer de ma fenêtre sans tenture,
Où devant, seul, émerge, net et noir, un clocher.
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© Christian Satgé – avril 2019
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Quelle envolée poétique ! Quel phrasé, Christian ! Félicitations sincères.
Très beau poème vraiment ciselé : le vocabulaire choisi m’a projeté directement dans votre paysage hivernal.
merci pour ce blanc moment poétique