Sortant d’une forêt de brume sur votre destrier
vous affleurez entre ciel et terre
pas tout à fait sur terre, mais loin des cieux
ce lieu sacré des divinités.
De la poussière ocre recouvre votre peau.
Je me souviens
sur les rosiers fleurissant
vos douces prémisses se sont éparpillées
vos pensées se sont envolées épousant jolies roses.
vos baisers étaient guidés par mes envies assurément.
Aujourd’hui, je vous offre plus encore…
comme les lys entrouverts de mon jardin.
Votre venue faisant pâlir Chronos
il y a des heures magiques qui arrêtent le temps.
Je déposerais ce pli à votre écuyer
baissant les yeux à votre passage.
Comme il se doit, attentant …
Je caresse l’espoir de vous soudoyer
si votre humeur n’est pas trop monacal
pour que vous ne trouviez point repos cette nuit.
Ma plume ondule dans des accords subjectifs
que vous lirez religieusement
en invoquant les dieux ou les diables
selon que vous soyez élu ou misérable.
Comme une citadelle, longtemps désertée puis conquise
vous prendrez possession de mes contrées
pour fonder votre droit de veto.
Je vous transcris mes murmures dans une mise à nu
j’ai souvenance de vos folies
quand le soir vous prenait l’envie de m’embrasser
à l’endroit ou mes mots couchés sur parchemins naissaient.
Mes désirs à huis clos seront mis sous beffroi
attendant votre venue.
Mes envies se lézardent sous
un crépuscule se faisant orange sanguine.
Je vous espère depuis l’impossible
alors venez sur mes sentiers défendus
goutter encore à mes immortelles appétences.
L’amour demande parfois patience et temps certain
n’attendez pas que viennent les blés.
Je vous attends et me pars
de cette odeur délicieuse qu’est votre venue.
©Anne Cailloux
Ex-cel-lent. Je suis bluffé. Anne est devenue lyrique en diable !… Et en plus, tu nous plonges avec talent – mais !ça je savais ! – dans un passé fantasmé mêlant amour courtois et passion amoureuse. On en redemande…
Un texte joliment imagé avec de belles envolées lyriques
Un magnifique poème d’amour ! Votre plume ondule comme un arc-en-ciel.
Bien à vous,
Banshee Queen
Merci, Anne, pour le partage poétique de cette merveille ! L’heureux chevalier sorti de la forêt sur son destrier, doit aller au triple galop à sa lecture, vers celle qui l’on conjure !