Confession intime -Anne Cailloux

Acte 1 

J’étais un petit chaperon rouge, avec un cœur, griffé par un destin sardonique, cherchant cette once de bonheur que j’avais perdu.

les visages de mes proches étaient brodés sur le fil de mon âme. Le bonheur était une évidence.

Acte 2

J’ai ignoré les chemins déjà tracés, pour prendre des sentiers ou le vent hurlait comme un fou, ou j’ai rencontré un coyote. Ce n’était pas le vent qui hurlait comme un fou…

Mon cadeau fut un chemin de roses où je me suis blessé aux ronces. Ce fut un chemin de proie. Dans le vice, le pire n’est pas les épines, mais les roses.

J’ai vécu sur des racines enchevêtrées où poussaient certaines fleurs du mal, à genoux, c’est devenu, mon Jacques de Compostelle. Des attentats sans pudeur et des violences en promotion, dans des abreuvoirs toujours pleins. J’ai bu à ta source et je m’y suis noyée. Carte de fidélité gratuite.

Acte 3

L’hydre se cabra comme un matador, bien campé sur ses pattes arrières, portant l’estocade sous une nuit d’encre, qui devient vermillon.

Vaincu la femelle tombe à genoux, elle chute sur cette terre salée.

Allongée sur le sol, mes yeux dans le ciel de Camargue, se noient dans les nuages, jusqu’au cieux pour mourir dans un vague à’l’âme.

Le sable se pare de pourpre, sur les terres de Paul Ricard, ce ne fut pas l’anis qui à coulé ce jour là. On remet une tournée, avec ce picador, on ne repart jamais sur une patte ici, mais les deux pieds en avant.

Le numéro demandé n’étant plus attribué, veuillez revenir sur terre.

Acte 4

Un soir le soleil se cacha sur une mer couleur espoir. L’enclos fut ouvert, sur une fuite éperdue à travers les barbelés qui m’ont mutilé le cœur.

J’ai laissé mes infortunes se déverser dans ses dégoûts à ciel ouvert illuminé par le phare du Beauduc.

Acte5

Mes souvenirs sont enveloppés dans un Saint-suaire

entre deux larmes de fond.

Ma bouche aura toujours ce goût de terre saleé camarguaise

et le souvenir de ce matador qui se vêt de peaux de bêtes.

Épilogue

J’ai tournoyé dans l’air du temps comme une feuille morte

me laissant porté par le vent.

Dans mes gènes, coulaient le besoin de ne jamais laisser tomber.

Parce que, aucune terre ne sera plus amère que celle de Camargue

parce que j’ai vu le diable un soir, sur un chemin, où le vent hurlait comme un fou, parce que, parce que.. mes valeurs m’ont sauvé.

Parce que l’étoile de mon passé me protège et que mon sourire est ma plus belle victoire.

A toutes ses âmes perdues qui sont conditionnées par ces matadors de pacotilles, ne jamais perdre espoir. . .

De toute façon, s’il doit avoir deux oreilles et une queue qui doivent tomber, faut-être réaliste……. sourire.

**

@Anne Cailloux

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Anne Cailloux

Anne Cailloux (339)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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20 Commentaires
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Invité
4 novembre 2018 12 h 00 min

Merci Anne pour ce texte, aussi abrupt que touchant ! Simone.

Invité
4 novembre 2018 11 h 49 min

Superbe texte fort touchant, merci Anne
Agréable journée
Mes amitiés
Bises.
Fattoum

Laurence de Koninck
Membre
3 novembre 2018 19 h 37 min

Un texte grandeur nature où chaque mot trouve sa place. C’est bien pensé Anne, j’en ai apprécié la lecture, merci.

Philippe X
Membre
3 novembre 2018 18 h 57 min

La Camargue n’a pas eu ma peau, ni la votre…étrange ce parcours commun…troublant;
Quant à l’objet de ce commentaire : je suis en admiration devant la justesse de vos mots.

Hubert-Tadéo Félizé
Membre
3 novembre 2018 17 h 39 min

Puissance des mots dans cette pièce de la vie où le perdant n’est pas celui qui devait l’être. Avoir le courage de l’écrire, de décrire cet acte d’un autre âge avec des mots sans détours et directs permettent à d’autres d’extérioriser leur peine, la violence faite aux uns par les prédateurs d’un autre âge.

Lecture appréciée d’autant que j’en ai connu des prédateurs dans la vie. Donc, ce texte me parle et me touche. Merci pour votre partage.

O Delloly
Membre
3 novembre 2018 16 h 16 min

Anne, grandeur est de l’écrire posément …d’autant de cette écriture sans heurts
merci pour ce partage
Oliver

oasisArt9
oasisArt9
Invité
3 novembre 2018 15 h 56 min

Wow..quelle ecriture sobre pour d ecrire la trame d un moment de vie…
Bravos pour avoir osé. À lire e relire
Julie

Invité
3 novembre 2018 14 h 47 min

Voilà un texte très dur à lire, une page de vie que l’on garde en mémoire, comme une trace du pire.Ces matadors existent, qui nous enferment nos blessures dans des enclos, mais on se relève , et c’est là la victoire, ne laissons pas les loups entrer dans les bergeries, sous des atours trompeurs qui cachent un prédateur.Merci Anne.Amicalement; jeanine