Condition servile – Nicolas Ben Mustapha

Il m’arrive parfois de croiser son chemin. Je la possède des yeux, mon regard rivé sur son visage céleste et les mécaniques de mon cerveau, fumantes, imaginant la gêne qui est sienne, l’indifférence qui la ronge, le mépris qui la dévore, tandis que mon cœur, honteusement mis à l’épreuve, se serre dans ma poitrine, entraînant mon corps, éreinté, épuisé par cet amour passionnel, inconditionnel. C’est une puissance invisible, une prison inextricable et dont je suis l’esclave satisfait, scellant mes propres fers, nouant mes propres liens.

C’est au détour d’une rue, à l’angle d’un rayon de supermarché, ou se faufilant entre deux êtres, le feu au corps, sous les néons multicolores, au cœur de la nuit, que je discerne sa gracieuse silhouette, auréolée de cet aura, oscillant entre l’occulte et le merveilleux. Alors mon cœur tambourine, et mon être s’enveloppe dans une mystérieuse mais bienheureuse tourmente, lente agonie, qui se prolonge jusqu’au levé du soleil, assimilé à son départ, instant salutaire où mes yeux se voilent de leurs chairs, me laissant aller dans les bras de Morphée. Hélas, son apathie demeure son unique présent, y compris dans mes rêves où seule la froideur de son regard saphir se révèle à moi.

Alors mes yeux se ferment, comme en cette nuit solitaire, et je laisse mon imagination me porter au creux de ses bras, où je m’endors…paisible, mais seul.

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