COMPASSION – Véronique Monsigny
Je te plains toi l’aveugle qui traverse ce monde
Sans voir la beauté de cette Mère nature
Qui malgré nos méfaits et nos déchets immondes
Patiemment chaque jour retisse sa parure
Je te plains toi le sourd dont l’oreille sous le casque
N’entend plus de nos frères les cris désespérés
Toi qui crois être né à l’abri d’une caste
Te donnant droit à tout jusqu’à t’en aliéner
Je te plains toi qui tais en toi les mots du cœur
Toi qui reste muet quand on parle d’émoi
N’as-tu au fond de toi ni ravissements ni pleurs
Où peut être n’as-tu encore trouvé ta voix
Car il faut au poète oser la faible rime
Et au peintre gâcher des couleurs sur la toile
Le musicien parfois nos oreilles abîme
Avant que de l’archet il déchire le voile
Osez vous exprimer et parler aux étoiles
L’important n’étant pas la forme académique
Mais de vos cœurs vider la substantifique moelle
Et faire de vos vies des poèmes lyriques
“On ne voit bien qu’avec le coeur” et un coeur qui voit s’exprime et agit ; ou alors ce n’est plus un coeur ! Merci, Véro, pour ce partage toujours exquis.