Ni vu ni connu
je suis le temps
vivant et obtus
la déconvenue ,
en faire le semblant
le temps sa venue
au grés d’un venant
son inconvénient .
Autant lui dire adieu
au temps qui passe ,
il en frise l’audace
en est une menace .
Gronde comme le vent
qui passe et trépasse ,
adoré son absence
son absolu insouciance .
Du temps sa patiente
en aimé son silence ,
au sur et profond
trésor d’abondance .
A ce temps continue
sans peine son exigu ,
que l’on voisine
comme son familier ,
d’en aimer l’errance
visible au ciel nue ,
de l’étoile patience
l’hâtive en silence ,
sa course absolu
à jamais interrompue .
Ni vue ni connu
j’en ai le temps
d’en avoir les mots
de leur faire la fête
d’en avoir enfermé
et d’en avoir confié
à se moindre temps
parce qu’il me plaît
d’en jouer , d’en abuser ,
et d’en loger de temps en temps .