Chenoua: Massif légendaire – Abdelkader Ferhi

Chenoua: Massif légendaire

Massif de Chenoua, forêts et mers s’inscrivent dans notre nature de héros imberbes en quête d’aventures depuis l’enfance. Les couleurs du ciel et de la terre tissent de multiples affinités avec l’esprit et le cœur et intensifient envers et contre tout notre soif de vivre. Du sommet du Chenoua, qui prend possession de la mer irascible, toute tentative de violer Tipaza du regard se voue à l’échec. Trop jalouse de son authenticité, de sa Beauté et de son Histoire, la Cité, blottie dans une baie, entre deux éminences de terre, dissimule sa pudeur devant les indiscrets. Seul le promontoire comportant le phare signale la présence d’une Déesse incontestée dans un royaume proscrivant toute profanation.

Les vues que présente la Montagne varient selon les angles de perception : chamelle en génuflexion, mollusque énorme, polypode égrenant avec mélancolie le temps éphémère. Toutes ces images, terreau à la fécondation de l’imaginaire vivent dans la conscience et la mémoire de la communauté Chenouie. Dans le ventre commun de tous ces animaux mythiques, on découvre des grottes prêtes à happer les imprudents et desquelles jaillissent par moment des cris déchirants. Lorsque la mer ondule, la longue queue de cette chamelle semble flotter au large avec la régularité du balancier d’une pendule.

En été et surtout au printemps, se marient couleurs, sels et parfums dont les effluves imprègnent la terre regorgeant de millénaires d’histoire. Les espaces de sable ciselés par la nature comme par une main d’orfèvre, se parsèment de tentes de baigneurs arrivés de toutes les régions. Le jour, on n’entend que bourdons et vrombissements de moteurs. La nuit, par contre, les étoiles chatoient, décorant d’une myriade de médailles, le pelage du Chenoua. C’est le moment propice aux sons des flûtes et aux mélodies qui s’infiltrent dans le sang pour conférer au Corps davantage de vigueur et le parcourir de frissons de plaisir bienfaisants.

Extrait de “Tipaza: une nouvelle approche du tourisme et de la Beauté” de Abdelkader Ferhi

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Abdelkader Ferhi

Abdelkader Ferhi (16)

Abdelkader Ferhi est né le 30 janvier 1951 à Tipaza. Il a fait ses études primaires et moyennes dans sa ville natale, secondaires au lycée Ibnou-Rochd de Blida et supérieures à l’université d’Alger. Titulaire d’une licence en lettres françaises, il a enseigné de 1976 à 2011 au lycée Mohamed Rékaizi puis Taleb Abderrahmane de Hadjout. Il a été aussi chargé de l’encadrement des professeurs du moyen à l’Université de Formation Continue. Abdelkader Ferhi a commencé depuis 1972 à publier des poèmes dans des anthologies de prestige et à collaborer aux journaux nationaux et étrangers. Aujourd’hui retraité, il se consacre pleinement à l’écriture littéraire. L’auteur de « Soleil Totémique » est connu du public Algérien par ses poèmes publiés dans des anthologies, ses contributions à la culture et ses articles de presse.

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Invité
6 octobre 2017 0 h 16 min

J’ai apprécié ce très beau texte ! Tipaza la Belle, que j’ai eu le bonheur de visiter, méritait bien cet hommage.
Merci de l’avoir partagé
Cordialement

Chantal

O Delloly
Membre
27 septembre 2017 20 h 59 min

Abdelkader`
j’ai apprécié votre écriture dans ce texte.
comme j’apprécie votre lutte à ce que l’on cesse de ne parler que de haine (certains abusent ce nombrilisme)
en oubliant l’ajour de l’espérance humaine, sans laquelle l’humain ne peut vivre.
merci
Oliver