C’était dans un train
Au fond, tous les matins, je voyageais
Dans le wagon cinq, à cinq heures cinq,
Dans ce train, sur le train-train quotidien
C’est côté fenêtre que je vaquais.
À quai, le départ laisse dessiner
Mon regard éteint dans l’oubli, absent.
Sur des fauteuils austères et décevants
Dans mon train-train quotidien, je m’oubliais.
La vitre séparait parfaitement
Le chaud wagon cinq où je siégeais
De l’effroi, dans lequel je me perdais
À l’abandon, sans rien de passionnant
À mon flanc droit la place assagie dort
En n’ayant ni passager ni odeur.
Pour me délasser je perçois dehors
Des endroits plus délaissés encor
Au fil des années je m’y faisais,
Le train grisonnant me plaisait, et puis
La place d’à côté elle, servait
À poser les cahiers où je décris
Le peu que m’inspirait ce quotidien
Un beau jour, dans la même routine,
Et toujours dans le même élan
Je trouvais surpris, dans la cabine
Ma place prise, c’était consternant.
La fameuse banquette des cahiers
Ce coup-ci servait à ma personne.
Intrigué, ma routine résonne
Dans l’esprit, en souvenirs émaillés.
Assise auprès de moi, elle siégeait
En extase, dos à moi, je me noyais
Dans sa chevelure, tout le trajet
Comme c’était dur de la côtoyer
Aussi surnaturel que ce soit vrai.
Ses mains sur les genoux, l’air pensif
Et son corps si frêle étaient ombrelles
Du reflet de la fenêtre givrée
En spectre de ma vie amoureuse
Ce reflet glaçant me tétanisé,
En pluie douteuse de flocons ardents.
Le temps me parut une éternité.
Aldrick. LM
Merci
Tout à fait d’accord avec vous. L’idée d’une telle histoire m’inspirait, alors je me suis laisser aller…
Au plaisir
Aldrick
Très beau, la vie est un train fait de rencontres, celle ci vous a marqué , c’est la trace que l’on laisse qui est importante .