C’est là qu’on fesse ?! – Christian Satgé

Petite fable affable
 

« Ce n’est pas jour de chance pour toi, canaille !
Grommelle au catéchumène l’abbé.
Dans ta confession, il n’y a rien qui vaille
Un Pater ou même un Ave, Gros bébé !
Bisbilles, vétilles,… serait-ce trabée
Qui cachent des jeux un peu plus de ton âge
Dont il faudrait tirer honte et repentir ?
N’as-tu pas point ravi quelque pucelage ;
Sacrifié à Onan sans départir ?
N’es-tu pas attiré par ton semblable,
Un homme, un goujat, que tu trouverais admirable ?

Est-ce mensonge ou dissimulation ?
Voici, Mon Fils, la gifle que tu mérites ! »
Sur le coup, le gamin, stupéfaction
Oblige, ne comprend pas l’autre hypocrite
Qui, lui, sait effeuiller les marguerites.
Sa face d’ange pâlit puis rougit :
« S’il me faut faire tout cela, Mon Père,
Pour être, du divin Pardon, élargi
De mes fautes et mes péchés, comme j’espère,
Je cours, de ce pas, faire à l’exagéré
Tout ce que vous m’avez là suggéré ! »

Et c’est donc ainsi qu’un enfant des plus sages
Devint un fripon et un vrai déluré
Donc le modèle des garçons du village,
Au grand dam du curé qui s’est juré,
Mais un peu tard, de se mieux censurer,
De croire aussi bien son dieu que l’homme,
De réciter un chapelet au final
Avant de parler et plaça l’axiome
Suivant, dessus son confessionnal,
Avec un vieux clou et des patenôtres,
“On est prié de ne pas claquer l’apôtre* !

 
* Phrase d’Alphonse Allais (1854-1905)
 
© Christian Satgé – janvier 2016

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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