Cervantès – Philippe X

 

 

 Cervantès aurait-il traîné ses guêtres dans les quartiers de noblesse d’une de mes féminines ancêtres ?

   Je l’ignore mais des similitudes existent.

   J’ai souvent pris les armes pour défendre la veuve, le mari occis avait à mes yeux, plus l’air d’un con que d’un moulin à vent. (Don Quichotte sors de ce corps !)  ; j’aurais tant aimé au chant du coq lui ravir son dernier souffle de vie, l’épée à la main, la poitrine dénudée offerte au coup fatal d’un JARNAC en pleine CHATAIGNERAIE .

   Mon envol fut de courte durée, et c’est contre un moulin à vent que je ferraillais.

    Dérangé en plein sommeil le meunier qui dormait quand son moulin allait trop vite, prenait la poudre d’escampette, trop content de se débarrasser d’une emmerdeuse patentée, qui lui reprochait ses copains et le foot à la télé.

   En ce qui concerne les orphelins, j’ai toujours pris la précaution de défendre une future veuve sans héritier. J’aime voyager léger et m’encombrer de bouches qui babillent me paraissait bien inutile.

   Devant son attitude, la partie vestimentaire qui se situe entre la ceinture et l’entre jambe d’un pantalon se mit à gonfler. Mesdames ne soyez pas offusquées. Un Georges nommé BRASSENS vous l’avait déjà chanté (.mon ” LA” se mettrait à gonfler, on dirait dans tout le pays… le Petit joueur de Flûte ).

   Si vaincre est puéril, triompher est une autre histoire. Un petit pas pour l’homme que je devenais mais une grande victoire pour la femme qui se tirait

   Mes « Moulins à vent » n’ont pas été des cibles faciles. J’ai passé un temps fou à retrouver la trace de causes qui s’étaient perdues.

   « Le désir de se surpasser, passe obligatoirement par les yeux d’une Femme »

   Belle formule qui donne du panache au frondeur que je suis, sans entacher le goujat qui, tapi dans un coin du lit, pensait au « désir de lui passer dessus ». On a beau avoir l’esprit chevaleresque je n’en reste pas moins un spadassin l’épée à la main.

   Défourailler me fut chose aisée tant les belles qui faisaient tourner les moulins de mon cœur connaissaient bien la chanson.

   Mais que celui qui n’a jamais séduit me jette la première pierre, « celle qui laisse derrière elle, des milliers de ronds dans l’eau ».

   Le monde contemporain ne favorise pas la ferveur, l’optimisme ou la confiance en l’avenir. 

   Pourtant je reste optimiste, sans perdre le sens de la réalité, en m’improvisant chevalier errant.

   Résolu à défendre la veuve mais pas l’orphelin, l’hidalgo que je ne suis pas, équipé d’une foi inébranlable en ce qui devrait être mon avenir, me voilà parti sur les routes, investi d’une mission divine au grand désespoir des machos et des Messieurs « biens comme il le faut » incapables de museler ma folie douce.

Mais comme tout bon chevalier se doit d’avoir à son service un écuyer fidèle, c’est dans la peau d’un LOUP que je me suis glissé.

Ces charges héroïques, façon «Cuirassiers de Reichshoffen, il fallait voir la Belle crier»,  me laissaient vide de toutes forces et maintes fois j’ai du faire appel au fameux docteur BOMBAY (celui de ma SORCIERE BIEN AIMEE).

Ses prescriptions m’ont sauvé de la déprime.

Dés le lendemain, je me rendais chez mon fournisseur exclusif de poils à gratter et c’est en perfusion que l’humour me fut prescrit.

J’ai frôlé l’overdose mais je m’en suis bien sorti…

.

©Philippe X – 05/12/2018

 

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Philippe X

Loup Zen (13)

'' nul n'est prophète en son pays''...c'est pour cette raison que je voyage.
''Convier quelqu’un, c’est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu’il est sous notre toit.''...vous êtes mes invités, au banquet de la littérature....

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2 Commentaires
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Christian Satgé
Membre
6 décembre 2018 6 h 43 min

Merci pour ce petit “délire” qui a tout son sens à exhaler tous les sens et rend un hommage mérité au père de Don Quichotte. Bravo Philippe pour ce plaisir des mots et de jongler avec que vous nous proposez…