Il y a un chat innocent couché sur un livre.
Il dort seul comme dorment les enfants heureux.
Qui sait pourquoi la main rageuse d’un homme ivre
A jeté le chat avec le livre d’un geste vigoureux ?
Aujourd’hui ressemble à hier, l’abîme est profond,
Je relis “les fleurs du mal”, la flamme déjà vacille.
Ils ont tout saccagé, pillé, de la cave au plafond,
Je ne connais pas leurs visages aux traits débiles!
Quand le ciel est las de haine et de barbarie
On voit toujours un singe imité le corbeau!
Mon chat se meurt, puis un orgue de barbarie
Fredonne un air très ancien, tendre et beau.
C’est Noel, les poètes vont le cœur à l’envers!
J’ai aperçu un loup âgé au masque de Pierrot.
Sous le pont Mirabeau où filent quelques vers,
La Seine est rouge et crache un venin de trop.
Cela se passe, aux premiers frimas hivernaux,
Sur une avenue piégée de cendre et de tyranneaux!
@Georges Cambon
Magnifique texte qui est malheureusement dans l’air de notre temps.
Il ne reste plus que les poèmes pour faire couler de l’amour sous le pont Mirabeau.
Merci de vos mots.
Anne
Excellent texte. Il faut effectivement nous élever contre cette médiocrité qui voudrait prendre le pouvoir et persister à lancer nos phrases à ceux qui peuvent encore les entendre. Merci pour ce ras-le-bol salutaire.
U texte superbe. Merci et bravo pour ce partage…
bravos pour ce poème Georges
Ol