Ça cafouille – Christian Satgé

Crapaud et Dame Grenouille,
Au lieu de tendres papouilles,
Se font des carabistouilles
Au point qu’on craint la zigouille.

« Oui Da, vilaine gargouille,
Je n’aime pas ta tambouille :
Ni ta soupe à la citrouille,
Ni tes espèces de nouilles,
Ni cette moche poutrouille
Que tu nommes “ratatouille” !

Dis donc, affreuse fripouille
À la robe couleur houille,
Et bien plus laid que cagouille,
Au lieu de faire l’andouille,
Toujours parti en vadrouille :
Répare le toit qui mouille,
Nettoie le poêle qui souille,
Graisse la porte qui rouille,…
Qu’est-ce donc que tu magouilles ?!

– Halte-là, Dame Gazouille,
Ou votre nez j’écrabouille !…
Tout le jour, moi, je me grouille :
Tous les fourrés je farfouille
Pour ne pas rentrer bredouille ;
Et crois bien que je dérouille,
Si trou de serpent je fouille !…
Voilà pourquoi je patrouille
Jusqu’à en avoir la trouille !…
Je n’aime pas qu’on me chatouille
Ou que tu me cherches embrouilles.

– Et moi donc Milord l’Arsouille,
Crois-tu que je tripatouille ?
Tes enfants, matin, j’épouille
Puis chacun je débarbouille ;
Ta soupe, à midi, je touille
Car, pour toi, je fais pot-bouille
Puis je file ma quenouille
Jusqu’à c’que ma vue se brouille ;
Enfin la maison verrouille
Quand le jour vient à bafouille…
Alors, faut-il que je bouille
Quand tu causes, Niquedouilles !

– J’admets que tu te débrouilles…
Et même… nous dépatouilles…

– Ah, le sot !… Vilain Gribouille
Qui, tantôt, me chantais pouilles :
Femme jamais ne s’enrouille !

– Bon, d’accord, je m’agenouille…
Parfois Colère dépouille
Le peu que Raison affouille.
Et quand l’estomac barbouille…
Pardon, Ma Mie, pour mes douilles…

– Oublions les aïes, les ouilles…
Viens, je t’ai fait des cornouilles…

– Alors là : je te bisouille ! »

© Christian Satgé – octobre 2011

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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