Le soleil raccourcit son ellipse,
Le poète quitte ses hyperboles,
La lumière baisse, devient obole,
Et arrivent le froid et la pluie,
L’ombre disparait en douce,
C’est le règne de la mousse.
Et des feuilles rousses,
L’arbre se prémunit,
Il sèvre ses feuilles de sève,
Il les condamne ainsi à mourir,
Les feuilles bouchent leurs canaux,
Elles prennent soin de fermer leur porte,
Avant de partir s’envoler, au loin.
L’arbre doucement s’endort,
Comme un bout de bois mort,
Il garde, précieuse, sa vie au creux,
Doucement, elle palpite, préservée,
Elle attend de meilleurs cieux.
Automne, mortes feuilles, chlorophylle épuisée,
Elle est le devin monstre couleur sang,
Automne, alanguie, elle préserve ses cavernes,
Elle prend soin de la vie qu’elle conserve,
S’endorment les vies animales,
Disparait enterrée la vie végétale.
Lacs, océans, évaporés en été, retombent,
En cataractes, bruines, temps Breton,
L’eau pénètre le sous bois et gonfle l’humus,
Le mycélium s’éveille au paradis,
Il entame sa reproduction, pousse ses hyphes,
Il bâtit des tours chapeautées,
Et largue une poudre magique,
De ces sexes érigés.
©Stéphane
J’apprécie vos mots pour évoquer l’automne, saison haute en couleurs. Merci.