Des maux invisibles, de rares regrets me consument.
J’ai dans une main le don, dans l’autre l’amertume,
L’avenir et le suicide.
Ma passion brille et s’effondre, telle une comète
J’explose ! La démence espère que je commette
Mon propre homicide.
Dans l’esprit, j’ai la rage de ce qui me consterne.
Vivant en homme mourant, j’éteins la lanterne
De mes fragiles équilibres.
Attendre, c’est une bassesse que je m’épargne.
D’un geste, appeler le néant, fendre mes hargnes :
M’en aller en homme libre !
Prostré et sans voix, sur toutes choses penseur ;
Sur mes peines, mes fatras d’afflictions rêveur,
Sur ce malheur de vie
Où le calme et l’exultation me tentent encore.
Hélas, j’ai cessé avec mes joies au dehors ;
De vivre j’en ai fini !
J’ai la logique du propos en berne ; téméraire
A me risquer à tout, il ne me plait plus guère,
La gloire d’une ode ;
M’essayer plutôt au désir sombre et inquiétant
Des biens et des vanités que donne et reprend
Le tentateur apode.
Je sens vivre l’idée, libre au sein de la pensée.
Je sais que même au prix de tout, la liberté
Vaudra toujours plus.
Mais ici, voir au-delà, faire le choix contraire,
Oublier cette confession d’antan, la distraire
Par de langoureux angélus…
Je tiens l’âme en laisse, qu’elle m’invente un rêve !
Je la perds dans mes noirs déchirements sans trêve.
Je la retrouve au matin,
La nuit où le soleil luit sur mon ignorance ;
Les ténèbres lourdes de silence, mon innocence
Convainc mon destin.
A rêver plus grand, mon cœur a des envies lestes ;
Mon âme ne s’éprend plus d’une fierté modeste.
Succès aux rêves sombres !
Pour autant de fois que j’ai souffert les abîmes,
Autant de bonheurs à mes gloires sublimes,
Dans mes jours sans nombre !
14-11-2017|Projet Les Ailes De L’Espoir