Aubade à la nuit – (Iris1950)

Posée sur les nénuphars
J’attends la venue de la nuit
Quand les douze coups de minuit
À l’horloge du temps
Entreront en action,
Moi, la petite grenouille de l’étang
Me transformerais
En une douce fée.
Je dois ce sortilège,
À une méchante femme,
Qui n’aimait pas la beauté.
Elle vivait au fond de la forêt.
Je n’ai pas écouté
Ma marraine qui m’avait prévenue.
Je mérite donc mon sort.
On est toujours puni par où l’on pêche.
Pour retrouver ma forme originelle,
Il me faudrait le baiser
D’un prince.
Mais combien de princes,
Accepteraient le baiser d’une grenouille.
La nuit mes ailes
Me transportent vers le château
Où un étang se trouve
Mais la route est longue
Car voyez-vous le vent
Souffle en ce moment
Du mauvais côté.

IRIS 1950

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