Au souffle de nos désirs – Alain Minod

AU SOUFFLE DE NOS DÉSIRS7354979-Papillon-monarque-fleur-de-cerisier-Banque-d'images

Je te voudrais vent

Dans les chevelures de l’azur

Je te voudrais

Ma ferme nouveauté

Dans la rivière

Du soleil –

Sur sa bouche où

Gicle la poussière des paroles

Je t’emprunterais ton jour

Au courant de la rapide dévolution

De la lumière qui

Avait creusé

Le lointain

Je t’emprunterais ta nuit

Quand souffrent les étoiles

De n’être apparues

Dans la soif

Que leur porte le ciel

Je te donnerais le fil d’avril

Pour que tu couses

Le manteau léger

Du printemps

Sur les épaules de l’amour

Je te donnerais

Et tu les harmoniseras :

Ce temps et cette terre

Pour que tes yeux-papillons

Fécondent le cerisier

Et durent ainsi

Une infinité

De printemps

Je rentrerais dans ton regard –

Visitant tes plus beaux songes

Avec la foi de mon désir

Voluptueux

En y rentrant

Je te soufflerais tant de poèmes

Que – légère – la lune

Se déposerait affable

Sur ta peau

Soyeuse

Je serais un Pierrot

Non astringent pour toi

Et – comme la plume

A la gorge de l’oiseau –

Je rougirais les accents de ta voix

Sur ton nom qui m’emporterait

Dans la forêt dansante

Des veilles aurorales

O Sylvia – porte du souvenir

Ouverte sur l’avenir –

Tu tourneras

Sans-cesse

Sur tes gonds – battant l’air

Du renouveau dans

Le présent

Chaotique

Où guette la tempête

Je t’offrirais ! Oui ! Je t’offrirais

Le sarment de la vigne

Et tu le soigneras

Jusqu’au temps

De l’ivresse

Et cette ville s’emportera dans tes bras

Avec les trilles du merle

Que j’aurais imité

En entendant

La puissance de ton violon d’âme

Nous dirions alors la paix

Nous – avec la vigueur

De tes ailes d’où –

Aspirés par

Le grand drapeau

De l’exil –

Nous sortirions des places impériales

D’un Paris qui ne souvient plus que

Des conquêtes renommées

Nous dirions la paix

Avec mon cœur rebâti pour toi

D’où – chantant – nous

Ré-inaugurerions

Les ruelles

Ouvrant

Sur tous tes jardins fleuris

Et – que ce soit de jour comme de nuit

Que l’orage nous secoue

Que le vent nous anime

Que la pluie nous abreuve –

Toujours nous marcherons

Creusant l’horizon

De nos amours

En veille pour

Notre soleil

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1 Commentaire
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Véronique Monsigny
Membre
8 avril 2016 9 h 19 min

“Je te donnerais le fil d’avril pour que tu couses le manteau léger du printemps sur les epaules de l’amour”
c’est magnifique Alain, comme le reste d’ailleurs. Mais cette phrase me plait particulierement. Bravo !