Âtre ou paraître – Laurence de Koninck

   Une petite cheminée se rêvait en tour Eiffel pour briller de mille feux et toucher le ciel.

   Le crier sur tous les toits n’était pas du meilleur Eiffel ! Ses voisines s’en donnaient à cœur joie pour allumer cette folle travaillée du chapeau. Croire au Père Noël eut été plus raisonnable, raillaient-elles.

   Car la dame de fer, qui avait signé un contrat à durée indéterminée avec la ville de Paris, n’était pas disposée à voir ses os rouiller.

   Et vouloir monter quand on fait des cendres, autant ne plus y penser.

   La petite cheminée s’acheminait vers un destin de paille lorsque par une nuit étoilée, elle vit le mot « écrire » scintiller comme un astre sur la ligne d’horizon.

   Un zéphyr bienveillant qui passait par-là lui souffla quelque inspiration. Elle ne ferma pas l’œil de la nuit, le cerveau en ébullition.

   Au petit matin, un brouillard à couper  au couteau enveloppait la capitale. La grande silhouette métallique avait disparu dans les nuages.

   La petite cheminée habitée par un feu ardent écrivit sa première histoire fumante.

   Ses voisines toujours prêtes à attiser sa colère, la saluèrent chapeau bas.

   Cela lui fit chaud au cœur.

 

   © Laurence de Koninck – 13/05/2018

    

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Laurence de Koninck

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Ecrire de la poésie me réjouit,
Jouer sur les mots m’enchante,
Et tant pis si rien ne se produit,
Je repasserai si ça me chante !

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8 Commentaires
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Invité
9 juillet 2018 9 h 53 min

Il en faut des idées et de l’esprit pour jouer avec les mots de cette manière. Très joli ce poème. Merci!

Invité
28 mai 2018 17 h 33 min

Beau et sympa conte merci Laurence.

O Delloly
Membre
27 mai 2018 23 h 16 min

joli conte
c’est charmant
OL