À mon frère – Philippe X

 

   Voici la lettre que je rêverais d’adresser à un de mes frères… nos vies ont été différentes et nos destins aussi….

   J’ai relevé tant de défis qu’il ne faudrait pas trop me pousser pour que je ne lui adresse cette lettre…. vous pariez ?

   À mes frères et à ma sœur,

   À leur descendance,

   Aux enfants de leurs enfants, même s’ils sont des « enfants de Marie ».

   Monsieur,

   Saviez-vous que dans un temps ancien, Monsieur était le nom donné au frère du Roi ?

   Ce qui donnait à ce personnage, un lustre certain, lustre qui a éclairé une partie de mon enfance passée à ses cotés.

   Saviez-vous qu’en Auvergne, berceau dans lequel les membres de la famille ont reçu les premières tétées, que cette appellation désignait le Sus scrofa domesticus.

   De là, à déclarer que dans le cochon « tout est bon » reviendrait à considérer tous mes neveux et nièces comme étant des « gens bons ».

   (tiré de l’excellent ouvrage de Suzanne Robaglia : Margaridou )….il en est des bêtes comme des gens.

   « Monsieur »,

   disais-je, ma vie vient de prendre un nouveau virage.

   Je n’emploie pas le nom de « tournant » comme il devrait se faire, car dans l’idée même, le tournant s’applique à la configuration d’un trajet, à un changement de trajectoire, à une modification d’itinéraire, ce qui va à l’encontre des règles d’établissement « d’un plan de vol ».

   Dans ce domaine,  tu sais de quoi tu parles, toi « l’Aiguilleur du ciel » qui a découvert sur terre comment se rendre au ciel, au ciel, au ciel…j’irai te voir un jour » (Chant religieux et Catholique ).

   A ce sujet, le V.S.V ( vol sans visibilité ) a eu ma préférence, bien que volant au ras des pâquerettes, comme le firent jadis ces merveilleux fous volant dans leurs drôles de machines, j’ai fait mienne une citation de Pierre LATECOERE :  

  J’ai refait tous les calculs, ils confirment l’opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne nous reste qu’une seule chose à faire : la réaliser !

   Sais-tu pourquoi j’ai réalisé l’impensable en relevant des défis ? Par ce que j’ignorais qu’il était impossible de le faire…alors je l’ai fait.

   …Donc, ma vie vient de prendre un nouveau virage.

   Cet adjectif : nouveau, implique que s’il est maintenant présent, c’est que l’ancien n’est pas loin. Dans l’éventualité de cette nouveauté, que sont devenus les anciens virages ? 

   Négocier n’a jamais été mon fort.

   J’ai souvent tracé tout droit, laissant derrière moi les empreintes de mes embardées, dérapages et autres sorties de route.

   Saint Christophe, patron des Voyageurs, mon dépanneur attitré, a fait en sorte de ne pas me laisser en rade sur le bord de la route. Au jeu des « mille bornes » la carte « AS du VOLANT » m’a été attribuée ad vitam æternam.

   Reprenant cet adage:

Nul n’est prophète en son pays

   J’ai mis ma touche personnelle, en ajoutant :

Nul n’est prophète en son pays, c’est bien pour cela que je voyage.

   Et d’années en anniversaires, de baptêmes en mort subite, de fronts baignés d’eau bénite en mises en bière, je n’ai pas vu que l’heure de se dire « au revoir » était arrivée.

   Tout comme PASCAL le déclarait, m’ évitant ainsi à noircir des pages que tu ne lirais pas :

« Je vous écris une longue lettre parce que je n’ai pas le temps d’en écrire une courte. ».

   En toute simplicité pour vous, qui êtes couverts de plumes de poète.

.  

  ©Philippe X – 18/09/2019

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Philippe X

Loup Zen (13)

'' nul n'est prophète en son pays''...c'est pour cette raison que je voyage.
''Convier quelqu’un, c’est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu’il est sous notre toit.''...vous êtes mes invités, au banquet de la littérature....

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