Ma chère amie tu veux guider mes pas
Sur un chemin qui n’est pas le mien.
Je suis pour toi ton meilleur appât
Affaiblis par l’amour des miens.
Tu présume beaucoup de mes forces
Ma chère amie aux verbes épicuriens.
Tu oublie que je suis fait d’écorce
Dure à tes sonnets shakespeariens.
Il est des souvenirs dans mon cœur,
Enjôleuse, que nul ne peut s’approprier.
Des résurgences qui sont les acteurs
D’une vie que je ne peux pas sacrifier.
Oh! belle agasse, tu dis en ton chant m’aimer
Pourtant tu te nourris de mes tourments;
Picore l’écorce fragile de mes pensées.
Oublie moi, va donc picorer plus loin!
Chante tes versets à ceux qui t’acclament,
Laisse moi seule converser avec les miens.
Silence! j’entends leurs voix, ils me réclament.
Ils me murmurent de mélodieux psaumes;
Une pluie d’éloges à la terre qui les a portés.
Ils ravivent dans mon âme de vieux fantômes,
Des joies, des rires, de tendres baisers oubliés.
Les parfums légers de ces fleurs à peine écloses
M’effleurent, creusent un puit dans les ténèbres;
La lumière jaillit, libre, joyeuse et se pose
Emportant avec elle, en une escorte funèbre
Dans l’obscurité le panthéiste et l’athée.
Tu vois, il ne sert à rien de m’apprivoiser;
Je veux rester dans la chaleur de ces lieux
Ou dame nature a vu naitre mes pensées
Et garde en son sein la mémoire de mes aïeux.
Oh! chère amie, je souffre de devoir t’offenser
Tes psaumes en rien comparables aux leurs
Font l’apologie de l’art, effluve de la beauté;
Nous dévoilent nos incertitudes, nos peurs
Sœur couronnée , alliée de la rhétorique
Ton courroux réclame avec véhémence mes faveurs.
L’éloquence de tes vers, une inspiration à l’éthique
Piétine mes aspirations avec verve-moralisateur.
Pourtant elles ne sont pas différentes de ta prose
Revendiquent la même nécessité de se souvenir.
Le temps oeuvre pour nous et pour chaque chose,
Dans sa fugacité il m’a accordé un temps pour te chérir.
Chère amie je t’abandonne et je te fais mes adieux;
Je rejoins les miens, j’emporte avec moi tes cantiques;
Je les préserverais avec soin comme un jardin précieux;
Ils fleuriront délicatement dans ces champs poétiques.
Ton jeu d’écriture est superbe !!Ce petit clin d’oeil
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Ceux qui ajustent,qui domptent l’empire de la poésie
Bâtissent le palais sublime de l’homme
Tu es de ceux là; Tu fécondes une nouvelle patrie
Au delà de toutes règles et de tout dogmes
C’est un fier moment l’instant ou l’on forge ……
……..
J’ai beaucoup aimé lire ce poème, plein de vie !
Bien écrit et entraînant la pensée avec ce “dialogue” à l’amie.
On croit y être ! Vraiment beau. Merci
Chantal
Bravos,
très jolie poésie libre
et même si parfois les rimes s’opposent
(pluriel avac singulier) je l’ai adoré, sachez-le
NB à (Tu présumeS beaucoup ; il faut un S, 2ème personne)
à (Tu oublieS que je suis fait d’écorce ; également un S, et un E à faitE)
Ce dialogue est parfait, nous gardant dans l’histoire contée.
Je vous imaginais même dialogiuer avec votre miroir.
Merci pour le partage
Olivier