20. Agathe Lerne – “Toi et moi”

Toi et moi

Tu ris bonhomme de me voir assis près de toi
Tu es à l’aube de ta vie et moi au crépuscule
Ton corps d’adolescent à côté de mon corps de vieillard
Tes yeux pétillent de découvrir, les miens sont délavés de tout ce qu’ils ont vu
Ta peau est fraiche, la mienne ridée par les joies et les peines vécues
Mais ne dit-on pas que certaines rides sont les rides du sourire ?
Tu souris à pleines dents, les miennes sont parties depuis longtemps
Quand tu marches, tu te tiens droit fièrement, hardi
Mes jambes se sont arquées, mon dos s’est arrondi, mes pieds ne sont plus très stables
Tu pourrais courir, la jeunesse coule dans tes veines bouillonnantes
Et pourtant, tu me soutiens, en me regardant avec bienveillance
Pour toi, tout va vite, petit impatient
Les années passent, le corps se souvient des marques de la vie
Pour moi, tout est lent, par ces muscles qui ne répondent plus aussi vite
Nous sommes assis sur ce banc, si différents
Différents par les marques du temps,
Pourtant, il y a longtemps, c’est moi qui soutenais mon grand-père
Le temps a passé si vite…
Certaines fois, le ton monte, la divergence d’idée entre deux générations
Nous nous disputons, nous restons sur nos positions, nous boudons
Et dans un éclat de rire, nous nous réconcilions,
Je te parle de mon temps passé et tu me démontre ta technologie
Différents et pourtant semblables
Différents mais non indifférents
Seulement de deux générations différentes.

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