J’avais rêvé te revoir,
Fès, la millénaire,
Fourmillant encor le soir,
Tu n’es pas ordinaire !
Me grisant de parfums forts,
Musique lancinante,
De tes multiples décors,
Et d’étoiles filantes.
Tout là-haut près des remparts,
Le gros soleil couchant
T’embrasait de toutes parts,
Des mosquées montaient les chants.
Ville impériale,
A nulle autre pareille,
Tes ruelles en dédale
Découvraient des merveilles !
On parlait d’artisanat,
Moi, je dirais même d’Art,
Partout dans ta médina
Tu as comblé nos regards.
Bleu cobalt est ta couleur,
Tes poteries vernissées,
D’orangers, parfum des fleurs,
Ton lustre n’est effacé.
Un heurtoir lourd, travaillé,
Une fontaine claire,
De mosaïque émaillée
Que les rayons éclairent.
Près des “medersa”, entend
Les enfants ânonner fort,
Devant le maître qui tend
Un bâton, rappel d’efforts.
Vois, tes universités,
Tes jardins et tes mosquées,
Panneaux de cèdre sculptés,
Palais aux parfums musqués.
Tes souks, colorés, bruyants,
Marchandant, on achète,
Aux commerçants souriants,
Qui à cela se prêtent.
Et la terrasse fassie,
Ombragée de verdure,
Que j’ai tant aimée aussi,
Le passé me torture…
Géraniums grimpants,
Hortensias se croyant,
Dans ce jardin si pimpant,
Et Jeanne se balançant.
Mais le temps court, fugace,
Mes parents ont disparu,
Mon parcours n’a plus place,
Des rides sont apparues …
Pour un voyageur immobile comme moi qu’il délice de voyager sur tes vers, Simone. Merci et bravo pour ce dépaysement total, entre nostalgie et émerveillement.
Merci, Simone, pour ce partage qui m’a ramené quelques années en arrière, lorsque j’ai eu la chance de visiter cette magnifique ville que tu décris si bien ! Quant à ton parcours, il continue son cours, je le pense toujours !
Très beau poème Simone, plein de nostalgie d’enfance. Merci pour le partage.